1798,c’était en mars et le vent soufflait. A l’intérieur, le feu dans la cheminée crépite. Silencieuse elle trône dans le coin appuyé contre un mur de chaux. A la lumière orange d’un chandelier penché il écrit à l’aide d’une plume d’oie quelques lignes sur un cahier de comptes. Il est vêtu de noir. Son chapeau est posé sur une large table en bois. Je le sais protestant et charentais…Angoulême ou Saintes peut-être..la servante, jeune et rousse en passant près d’elle la frôle de son jupon. Un chiffon à la main elle reviendra c’est sûr pour lui ôter la poussière. Royan, midi, je suis face à elle. L’antiquaire après l’avoir installée à l’angle du salon me dit…

elle est du 18 ième.

Je garde pour moi…je sais, je vois son propriétaire alors que vous vous ne pouvez pas! Tic tac…une sonnerie. La comtoise, ma nouvelle pendule remontée respire. Ses deux belles aiguilles dorées sursautent, elle est enfin réveillée. Qui donc déjà  a écrit pas loin, il n’y a pas si longtemps…écrivain fantôme, je suis!