Son lit est fait, sa chambre est préparée, quelques fruits pour l’accueillir avec une tasse de thé…j’attends Dame Rabia qui arrive pour quelques jours. Et pour vous un extrait de ma gazette qui sera un jour éditée. Un petit rituel que je mettrai en place une fois par semaine…non pas vous parler de Rabia ou de son lit, non vous offrir quelques lignes de mon prochain livre…histoire de vous mettre, en apêtit!

J’aime cette façon d’écrire, façon carnet de bord ou journal intime. Je l’avais déjà utilisé pour Le journal de Jeanne, Chroniques africaines, le livre de Cécile, et Cupidon et moi, c’est à croire que j’ai trouvé mon style. Réminiscences heureuses sûrement de mon enfance, quand j’écrivais comme je parlais, quand j’aimais déposer dans un cahier tous mes petits secrets. D’ailleurs quels petits secrets pourrais je à ce jour partager avec vous ? A t-on encore des secrets, à l’ère du…il faut tout dire, ne rien cacher, même son cul, sans retenue aucune on peut le montrer, ses pêchés ? N’en parlons même pas, quand on fait quelque chose qui n’est pas moral, qui n’est pas bien, sans pudeur et sans craintes de représailles, on les étale. Un constat effrayant, les mots ou situations qu’on préférait taire, tout ce qu’on avait l’habitude de garder pour soi, les secrets, sonnent creux à présent. Peut-être est ce parce que plus rien n’a d’importance ? On relativise tout et n’importe quoi. Libre à moi de vouloir changer le monde, même si le mien est tout étroit. Libre à moi de dénoncer la mémoire perdue, la rancune floutée, l’absence de vertu et de principes aussi. Tant pis si je passe pour une rabat-joie dans le désarroi face à la naissance d’un monde qui ne veut pas ouvrir les yeux sur la camisole chimique ou technologique que d’autres plus puissants sont en train de lui imposer…