Sous le soleil exactement, pas à côté, pas n’importe où. Je vous entends fredonner et vous avez raison. Une femme aussi invisible qu’un fantôme marche sur l’allée qui  borde  la plage. Une autre qui pousse un landau, un peu bizarre, marmonnant dans sa barbe, vient la croiser. Dans le landau, son chien. Bonjour madame lui dit la première. Oh bonjour madame lui répond elle. Comment vous appelez-vous? Sabine et vous? Moi c’est Sandrine, et je promène mon chien. Après quelques futilités brièvement échangées, elles se séparent et continuent chacune leur route, quand Sandrine se retourne toute heureuse, à bientôt Sabine en la gratifiant d’un baiser envoyé de la main. A bientôt Sandrine. Il y a quelques années on aurait dit de Sandrine que c’est la simplette du quartier, moi aujourd’hui si vous saviez comme je lui suis reconnaissante. Au moins une qui aujourd’hui, dans la rue m’aura salué, souri et adressé la parole …que du bonheur, dirait l’autre!